Demandez-leur la lune par Isabelle Pandazopoulos

~ Résumé ~

Pour Lilou, Samantha, Bastien et Farouk, le passage en seconde générale vient d’être refusé. Dans un de ces coins de France où même Internet ne passe pas, de quel avenir peuvent-ils rêver ? C’est alors qu’Agathe Fortin croise leur route. Jeune prof de français passionnée, elle propose de les préparer à un concours d’éloquence. C’est la première fois que quelqu’un croit en eux.

~ Chronique ~

Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien. Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler du roman Demandez-leur la lune écrit par Isabelle Pandazopoulos et publié chez Gallimard Jeunesse que je remercie encore pour l’envoi ! J’ai été extrêmement touchée par ce magnifique roman, un contemporain young-adult qui montre la bonté des hommes, lorsque ceux-ci ne sont pas trop occupés à se (auto)détruire.

J’ai refermé ce roman en ayant la sensation de m’être pris une véritable claque dans la figure, j’en ai été réellement émue. Je ne compte plus toutes les émotions que j’ai ressenties durant cette lecture, tellement il y en a eu. J’ai été attristée, déçue, en colère, comblée, touchée, et surtout marquée par ce livre à la réalité si frappante.

En effet, il ne s’agit vraiment pas d’une lecture facile, on est face à quatre adolescents (Lilou, Samantha, Bastien et Farouk) qui vivent tous les quatre des événements vraiment difficiles au cours de leur vie. J’ai été choquée en prenant conscience de ce que certains enfants pouvaient vivre, et de comment cela pouvait passer inaperçu en se déroulant juste sous notre nez. Par moments, c’était vraiment dur de l’accepter sans sentir mon cœur se serrer. Pour nous faire comprendre tout cela, l’auteure va traiter de nombreux sujets d’actualité très forts, et qui vont faire écho aux plus jeunes comme aux plus âgés : la confiance, la tolérance, le regard des autres, le sexe, le mépris, le soutient, l’humanité, le progrès, l’embrigadement, l’amour, l’amitié, la différence, les paroles, les mots, la bipolarité, et j’en passe… Et elle le fait d’une façon si juste et si respectueuse, que l’on ne peut que se prendre le poids de toutes ces choses en plein cœur ! C’est vraiment magnifique et triste à la fois, c’est très bien abordé, ce qui donne à la fin de ce récit une morale absolument sublime qui m’a autant touchée que le reste du roman.

Ce que cette professeure, Madame Fortin, offre à ces enfants, c’est la possibilité d’acquérir une nouvelle confiance en eux. Une confiance qu’on ne leur a jamais accordée et qui représente tout ce qui leur manquait pour réussir dans leur jeune vie plutôt que d’abandonner comme ils étaient prêts à le faire, du fait d’un rejet général de la part de leurs familles, de leurs professeurs, de leurs directeurs, de leurs ami.e.s etc. Elle leur fait voir le monde différemment et elle les révèle à eux-mêmes, et je crois que c’est ce qu’il y avait de plus beau dans cette relation professeure à élèves.

Sans oublier la plume de l’auteure qui est vraiment belle et fluide. Ainsi, le livre se lit très vite ce qui ne l’en rend que plus intense car on avale et avale les pages en faisant monter la pression face à tout ce que l’on découvre jusqu’à pouvoir la relâcher sur la fin du roman, grâce à la très belle conclusion que nous offre l’auteure.

Ainsi, vous l’aurez compris, j’ai vraiment été chamboulée par cette lecture, que j’ai trouvée extrêmement percutante ! Elle fait face à de nombreux sujets contemporains qui ne sont pas assez abordés alors que ça ne pourrait avoir qu’un impact positif, la preuve. Et Isabelle Pandazopoulos s’y atèle brillamment en nous offrant une très belle histoire d’apprentissage, de maturité et de confiance en soit. J’ai donné à ce livre la note de 19/20 ☆

Quelques citations :

Devant leurs rires, la prof les scrute comme s’ils étaient trois insectes répugnants. Ils cessent immédiatement. Pas seulement parce qu’ils se sont mis à la craindre. Mais peut-être aussi parce qu’ils ont honte d’être cons à ce point-là. PP 24-25.

– Il vous agace, Farouk, c’est ça ? Parce qu’il est à fond, et qu’il veut y arriver ? Parce qu’il travaille jour et nuit pour apprendre ?
Eux, ils fixent résolument le bout de leurs chaussures.
– Eh bien, je vais vous dire, si ça vous agace, c’est tant pis pour vous ! Lui, c’est sa peau qu’il défend. Vous, c’est votre confort. Et c’est toute la différence. P 103.

– Comment ça, on se refait pas ? Au contraire, on n’arrête pas de se refaire, de changer, et il faut se battre pour ne pas rester à la place dans laquelle on vous imagine sans vous demander votre avis. P 197.

– Par ici, on est plutôt taiseux. Sans doute qu’on se méfie de ceux qui parlent pour ne rien dire? Et si on préfère se taire, c’est que les mots, on les respecte trop, on sent le poids qu’ils pèsent et le pouvoir qu’ils ont. Ici on sait, peut-être plus qu’ailleurs, que les mots qu’on dit, ils t’engagent tout entier, ils te montrent tel que tu es, d’où tu viens et à qui tu ressembles. P 340.

Et voilà pour mon avis sur ce livre. J’espère sincèrement vous avoir convaincus de le découvrir à votre tour. Car c’est une petite pépite, et que je pense qu’il est important de le lire. Il délivre de tellement beaux messages… Donc je vous conseille de tout mon cœur de vous pencher dessus. Je vous attends en commentaires, et d’ici-là, bonnes lectures les ami.e.s !

Coline 🌻

Auteure : Isabelle Pandazopoulos
Maison d’édition : Gallimard Jeunesse
Date de publication : 16 janvier 2020
Nombre de pages : 352p.
ISBN-13 : 978-2075137287

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