Une enquête à la belle-époque, tome 1 : La lettre froissée par Alice Quinn

~ Résumé ~

Cannes, au printemps 1884. Aristocrate déclassée et ruinée, Miss Gabriella Fletcher n’a plus un sou en poche. Heureusement, elle vient de trouver un travail inespéré de gouvernante dans la villa de Filomena Giglio, une femme aux moeurs plutôt dissolues. Et cette patronne hors du commun n’est pas pour déplaire à Miss Fletcher, loin de là… D’autant que dans sa demeure, on croise des célébrités, comme Guy de Maupassant, l’homme de lettres qui commence à avoir un certain succès. Et quand une jeune femme de chambre est assassinée, Miss Fletcher, sa scandaleuse patronne et le charmant Maupassant décident de mener l’enquête. D’autant que ce meurtre semble laisser les autorités totalement indifférentes. Le trio n’aura de cesse de combattre cette injustice et de découvrir la vérité dans un monde où la fortune et les apparences règnent en maîtres.

~ Chronique ~

Bonjour à tous! J’espère que vous allez bien ? Je vous retrouve aujourd’hui pour vous parler de ma dernière lecture, à savoir « Une enquête à la belle-époque, tome 1 : La lettre froissée » par Alice Quinn et je remercie encore l’auteure et la maison d’édition City pour l’envoi. Malheureusement, je suis très mitigée sur cette lecture, je l’ai appréciée mais sans plus et je vais vous expliquer pourquoi.

Ce roman est qualifié de « policier » et de « historique ». J’adore les romans historiques, c’est la principale raison pour laquelle j’ai accepté de lire ce livre. Mais j’attendais quand même beaucoup de l’aspect « policier » car même si c’est un genre qui ne m’est pas très familier, de temps en temps j’aime être immergée dans une histoire pleine de suspense et d’action qui me laissent dans le flou jusqu’à la révélation finale.

Or j’ai trouvé que l’enquête mettait énormément de temps à débuter! Quand je dis « énormément » c’est-à-dire qu’elle est « apparue » à la moitié du roman et encore.. je dis cela car même une fois présente, je n’ai pas eu l’impression de suivre une enquête, je me suis beaucoup ennuyée. En fait la particularité de ce roman, c’est que ce ne soit ni des policiers, ni des détectives qui mènent l’enquête mais trois personnes de la vie quotidienne. Maupassant (ça c’est un aspect que j’ai beaucoup aimé, mettre ce célèbre écrivain en position de personnage ici) Gabriella et Lola alias Filomena sont donc ces trois personnes, et le récit se déroule au XIXème siècle, un siècle où les femmes n’aspirent pas à d’autres activités que celles de bonnes, d’éducatrices, de prostitués ou de femmes au foyer. Je vous dis tout cela pour en venir à mon ressenti, j’ai eu l’impression de suivre un badinage plutôt qu’une enquête sérieuse et réelle. J’ai eu cette sensation de juste écouter parler deux femmes (Maupassant passant souvent au second plan) de choses inintéressantes et de façon niaise, « parler chiffon » comme on dirait, c’était impossible pour moi de les prendre au sérieux dans leur entreprise.

De plus, j’ai trouvé que l’intrigue partait un peu trop dans tous les sens, pour au final former pleins d’intrigues diverses et variés. Je pense que l’auteure a voulu faire ça pour ajouter un peu d’action et de matière à son récit, mais personnellement, ça m’a plus perdue qu’autre chose. Je me demandais ce que ça venait faire là, déjà que l’enquête n’avançait pas, en plus les personnages se concentraient sur des événements n’ayant rien à voir avec le sujet principal, et ça leur faisait perdre encore plus de crédibilité quant à leur provisoire rôle d’enquêteur.

Venons-en justement plus précisément aux personnages. Pour ce qui est de Maupassant je n’ai pas grand chose à dire car au final, il est un peu transparent, je veux dire par là que c’est un homme charmant avec une bonne rhétorique mais rien de plus, il n’avait rien de marquant en fait. Gabriella n’a eu absolument aucun impact sur moi, je l’ai trouvée insipide, sans profondeur et plutôt superficielle. Je ne me suis pas du tout attachée à elle, en sachant que l’histoire est relatée de son point de vue ça peut poser problème.. Mais heureusement il y avait Lola, et j’ai eu un coup de cœur pour ce personnage, elle est tout l’opposé de Gabriella, elle est profonde, touchante, amusante et pleine de courage, c’était vraiment un plaisir de lire ses répliques, on se rend vite compte que derrière ses apparences de femme presque soumise se cache une toute autre personne au lourd passé.

Et enfin j’aurai envie de vous parler du côté historique qui m’a beaucoup plu. Je ne suis pas très accoutumée au XIXème siècle donc j’étais parfois un peu septique devant certains objets abordés, mais une fois que je m’y suis eu faite, j’ai aimé les descriptions du mobilier, des robes, des réceptions et des rues, je me suis immergée dans cette époque et j’ai beaucoup aimé. J’ai donné à ce livre une note de 13/20 ☆

Quelques citations :

– Vous me pardonnerez, dit-il sur un ton de plaisanterie. Je n’aime pas trop les reflets.
– Vraiment ? dit Lola. Moi, c’est ma raison d’être.
– Ah ? Quant à moi, ils m’embrouillent . Ils me font perdre parfois la notion du moi. Je ne m’y reconnais plus. J’y suis un autre. Ou même parfois je n’y suis plus du tout. P 30-31.

Et dans cette pièce étouffante, elle prit soudain conscience de sa fragilité.
Jusque-là, malgré tous les aléas qu’elle avait rencontrés sur son chemin, elle avait toujours avancé avec confiance. Une confiance due à son âge, sa force, sa santé, son caractère enjoué, ses espérances d’une vie meilleure. Elle comprenait que tout ceci avait tenu sur un socle illusoire. Le sentiment de sa propre immortalité. Elle se sentait invincible. P 77.

– Ma foi oui, car l’œil est si important. C’est bien dans les yeux que l’on retrouve notre âme. Dans le mien, vous ne retrouverez rien, seulement ma souffrance. P 145.

Et voilà, j’en ai fini avec cette chronique, je suis un peu triste que ce livre ne m’ait pas autant plu que ce que j’espérai, mais je lui ai quand trouvé des côtés positifs donc ce n’est pas non plus une déception! N’hésitez pas à me dire si vous l’avez lu ou si vous avez l’habitude de lire des policiers historiques, et d’ici là, je vous souhaites pleins de bonnes lectures.

Auteure : Alice Quinn
Maison d’édition : City
Date de publication : 17 janvier 2018
Nombre de pages : 415p.
ISBN-13 : 978-2824611211